Empreinte

Pourquoi privilégier l’empreinte d’émission ?

La raison pour laquelle on base nos engagements sur les émissions territoriales est celle d’une meilleure maîtrise statistique.

Ce faisant, on crée deux difficultés :

    • un effet frontière
    • une incohérence entre les émissions d’un territoire, d’une organisation, d’un produit, d’un ménage

L’empreinte, dont la mesure doit être améliorée, répond à ces difficultés.

Permet un scénario  à minima de la répartition du budget terre

Les travaux du GIEC permettent de définir à l’échelle de la terre les émissions résiduelles  dans un monde où l’on aura réussi à stopper le réchauffement climatique :

ces émissions résiduelles égalent la capacité d’absorption d’origine anthropique à cette date de sorte qu’il y ait zéro émission nette.

Elles sont si faibles, qu’un consensus n’est possible que si l’on attribue à chaque terrien le même droit d’émission (résiduelles).

Mais il existe deux possibilités : soit on considère que l’égalité concerne les émissions territoriales, soit l’empreinte d’émission.

Partir sur une égalité à terme de l’empreinte, permet de préserver des possibilités d’échanges à terme et tout au long de la transition vers zéro émission nette.

Il dessine un scénario à minima « faire sa part » de répartition du budget terre en budget par territoire où chacun part de son empreinte actuelle et doit arriver à la même date à la zéro émission nette avec une empreinte égale pour tous.

Ce scénario permet de tenir dans le budget du GIEC défini pour un niveau maximum de réchauffement donné.

Il permet à chacun d’avancer en l’absence d’accord diplomatique mondial qui répartisse ce budget mondial .

Il ne permet pas de résoudre, en l’absence d’un accord mondial, la question des responsabilités passées et des responsabilités induites par des moyens très inégaux.

Assure une concurrence loyale face à l’exigence de réduction des émissions.

La législation Européenne nous honore d’objectifs moraux, économiques, environnementaux et sociaux au dessus de la moyenne.

Si nos producteurs, soumis à ces réglementations, sont en concurrence mondiale avec d’autres absous de telles exigences, la concurrence n’est plus loyale.

Se fixer des objectifs de réduction de l’empreinte fait peser l’effort tout autant sur les importations que sur les productions du territoire.

( à condition de surveiller également les émissions pour les exportations).

Une économie de marché ne peut planifier l’offre.

Il est difficile de comprendre ce que les promoteurs de la « planification écologique » entendent par ce terme souvent entendu comme synonyme de « coordination » ou « stratégie ».

Ce n’est jamais la répartition par entreprise (l’offre) d’un budget d’émission global. Ce qui « gèlerait » l’économie à une photographie faite à l’instant t.

Par contre si on définit le budget du territoire comme la somme de la consommation d’empreinte de ses habitants,

on peut fixer des objectifs cohérents entre territoires (pour deux régions par exemple, et pour la région et ses communautés de communes par exemple)

Et ce même en l’absence de frontière (physiques ou statistiques) pour mesurer les échanges entre ces régions.

A contrario, l’éclatement d’un budget d’émission territorial (de production et de consommation) devient absurde pour les petites échelles de territoire :

c’est leur demander de se faire hara-kiri sur toute velléité de développement économique.

L’empreinte est cohérente pour toutes ses déclinaisons:

L’empreinte d’un produit est la somme des émissions nécessaires, quelque soit leur lieu, pour le produire et le livrer.

L’empreinte d’une entreprise est la somme de l’empreinte de sa production de produits.

L’empreinte d’un ménage est la somme de l’empreinte des produits qu’elle consomme.

L’empreinte d’un territoire est la somme de l’empreinte des ménages qui y habitent.

Il existe un sujet de recollement statistique entre cette définition de l’empreinte territoriale avec celle calculée à partir de la échanges monétaires entre pays convertis en unité carbone.

Cet emboîtement des usages présente un grand intérêt pour pousser à la mise à l’échelle d’une action (aujourd’hui évaluée en empreinte) en fonction des objectifs d’un territoire (aujourd’hui évalué avec les émissions territoriales scope1 +2)

La responsabilité est bien mieux partagée avec l’empreinte :

Comment se désintéresser lorsque on commande un produit, de l’impact qu’il a eut à l’autre bout de la terre. Et c’est encore plus vrai pour l’impact sur le climat qui ne connait pas de frontières.

Comment une entreprise qui délocalise une partie de sa production pourrait-elle se désintéresser de sa responsabilité sur les émissions délocalisées ?

Maj : Février 2023