Justice sociale

La justice sociale , c’est quoi ? selon qui?

Si il ne m’est pas facile d’expliquer pourquoi cette question de la justice sociale est au cœur de la recherche d’un équilibre , peut-être puis-je le faire ressentir:

    • Il est plus facile de trouver la hauteur moyenne du niveau de la mer par temps de  houle que par creux de 6 mètres . Rechercher ce niveau médian, ce n’est pas rêver de mer plate.
    • Plus la hauteur de la fusée est grande, plus on imagine que la tête va larguer la base.

Ici je ne parle plus d’humanisme que d’écologie: en mettant l’humain, ce sacré animal, au cœur de cette philosophie, on peut aussi équilibrer nos relations avec ceux qui nous environnent.

« Les riches détruisent la planètes » dit H.kempf. « La fin du mois avant la fin du monde » revendiquent les Gilets jaunes. …

De fortes inégalités sont à la fois la cause de dérèglements écologiques et un frein à leur résolution.

Aussi toutes recherches de solution spécifient maintenant « dans un esprit de justice sociale »

La formulation de la convention citoyenne « réduire les émissions dans un esprit de justice sociale » réussit le tour de force, que chacun comprenne l’objectif (à sa façon) ,  sans que l’on s’accorde sur un sens commun.

Reconnaitre qu’il n’y a pas de définition commune de la justice sociale fait émerger l’idée de la détermination démocratique de où placer le curseur des inégalités.

La justice sociale c’est pour moi la somme :

    • d’une égalité des droits, largement établie en France même si il reste fort à faire sur les droits réels
    • et d’ inégalité acceptables.

Je vais surtout m’attacher aux inégalités de revenus mais il y aurait bien d’autres inégalités à considérer (patrimoine, …).

Toute la difficulté de cette définition est de dire qui et comment détermine ce qui est accepté.

Il n’existe pas non plus d’acceptation commune de ce qui  une juste répartition de l’effort (identique pour tous, à proportion de ses moyens ou progressive selon ses moyens …)

Je pense la justice sociale comme la question centrale de la crise écologique :

un niveau élevé d’inégalité économique rend difficile la réduction des impacts écologiques. J’y vois trois raisons :

    • une course à la consommation,

La définition de la pauvreté/richesse est relative. Du positionnement social par la consommation nait une course à la consommation matérielle.

    • un isolement social,

Avoir des revenus « hors du commun » conduit à penser pouvoir fuir le navire , alors pourquoi se soucier de ou va le navire, surtout si le faire dévier de sa route diminue vos revenus ?

    • une prise de pouvoir.

La concentration économique biaise les règles démocratiques et les règles économiques (concurrence). La réduction de cette concentration est une condition préalable à un choix commun.

Les voies possibles pour moins d’inégalité sont de limiter les écarts maximaux ou d’atténuer sous condition de ressource les efforts demandés ou de redistribuer davantage.

Limiter les écarts maximaux de revenus c’est reconnaître que le succès est la somme de mérites individuels et de conditions collectives très difficiles à démêler

et que physiologiquement ou socialement les écarts maximum ne sont que de l’ordre de l’écart de vitesse entre un champion olympique et un piètre amateur. On le confond souvent avec les conditions de sélection, ce qui n’a rien à voir.

Une proposition est de fixer ce niveau d’écart maximum des revenus par référendum qui ferait une moyenne du choix de chacun d’un écart maximum.

Une réduction des inégalités est le signe qui permettrait au plus grand nombre de s’engager sur une voie différente. Celle d’efforts supplémentaires si on a le sentiment d’une plus grande justice.

Maj : Février 2021